Prix plein hydrogène : quel coût pour faire le plein d’hydrogène ?

Un chiffre sec, sans fard : un kilo d’hydrogène à la pompe s’affiche entre 10 et 15 euros en France. Rouler 100 kilomètres avec une voiture à hydrogène, c’est consommer à peu près un kilo de ce précieux gaz, ce qui place le tarif du plein au coude à coude avec celui d’un véhicule thermique ou électrique équivalent. Pourtant, la France ne compte que quelques stations hydrogène, essentiellement groupées autour de ses grandes villes et de certains axes clés.

Les modèles disponibles sur le marché se comptent sur les doigts d’une main, et visent surtout les flottes d’entreprises ou les conducteurs prêts à investir sans sourciller. Si l’achat pèse lourd dans le budget, la rapidité de recharge et l’autonomie promise par l’hydrogène en font une option à surveiller de près.

Hydrogène à la pompe : état des lieux du prix et de la distribution en France

En France, le tarif affiché à la pompe pour l’hydrogène traduit à la fois la volonté de transition énergétique et la réalité d’une offre encore balbutiante. Entre 10 et 15 euros le kilo selon la station et l’origine du carburant : voilà ce qu’il faut débourser pour un plein. Pour une Toyota Mirai ou une Hyundai Nexo, la facture s’étale de 50 à 80 euros pour remplir le réservoir, garantissant une autonomie de 500 à 650 kilomètres. Ce positionnement tarifaire, proche de celui d’un plein sur une grande distance avec une voiture essence, interpelle : qui peut, aujourd’hui, miser sur l’hydrogène en toute confiance ?

Pour comprendre l’étendue du réseau et ses limites, il suffit de regarder la carte : moins de 50 stations hydrogène ouvertes au public, concentrées autour des grandes villes et de quelques routes majeures. Les zones rurales et périurbaines restent largement délaissées. Les professionnels, eux, s’organisent avec des stations privées ou semi-privées, souvent réservées à leurs propres flottes.

Ville Nombre de stations hydrogène (2024) Prix du kilo d’hydrogène (moyenne)
Paris 8 14 €/kg
Lyon 5 13 €/kg
Toulouse 2 12 €/kg

L’Europe suit une trajectoire comparable. Les projets se multiplient, mais la mise en place du réseau avance lentement, et les coûts restent élevés. En France, miser sur l’hydrogène implique de composer avec une infrastructure encore en construction et un prix au kilo qui refroidit bien des conducteurs. Seule une extension massive du réseau, alliée à une baisse des tarifs, pourra ouvrir la voie à une adoption plus large.

Pourquoi le coût d’un plein d’hydrogène reste élevé aujourd’hui ?

Le plein d’hydrogène suscite des discussions animées. Plusieurs éléments se conjuguent pour maintenir des prix élevés à la pompe. Tout commence par la manière dont l’hydrogène est produit. À ce jour, la majorité du carburant hydrogène mis à disposition des automobilistes provient du vaporeformage du gaz naturel, une méthode industrielle gourmande en énergie, qui rejette du CO2, et que l’on nomme « hydrogène gris ». Ce choix, hérité des usages de l’industrie chimique, pèse lourd sur les coûts, tout en limitant l’intérêt écologique du procédé.

Autre facteur déterminant : la technologie de production. L’hydrogène vert, issu de l’électrolyse de l’eau grâce à de l’électricité renouvelable, cristallise l’espoir d’une mobilité plus propre. Mais faute d’unités de production en nombre suffisant, il reste minoritaire. Le surcoût lié à l’électricité verte et à la faiblesse des volumes produits se répercute immédiatement sur le tarif affiché aux stations.

Voici un panorama rapide des différentes filières d’hydrogène proposées :

  • L’hydrogène gris, issu du gaz naturel : moins coûteux, mais générateur d’émissions de CO2.
  • L’hydrogène vert, obtenu par électrolyse et énergies renouvelables : plus respectueux de l’environnement, mais son coût reste élevé à grande échelle.
  • L’hydrogène jaune, produit à partir d’électricité nucléaire : une solution intermédiaire, actuellement en développement.

L’autre obstacle s’appelle la distribution. Installer une station hydrogène implique des investissements conséquents, que ce soit pour la sécurité, le stockage ou la gestion de la pression. Ce réseau encore restreint limite la concurrence et contribue à maintenir des prix élevés pour les rares automobilistes qui se lancent dans l’aventure hydrogène. Pour voir les tarifs reculer, il faudra que la demande se généralise et que la production suive.

Voitures à hydrogène : quels modèles disponibles et à quels tarifs ?

Le marché français de la voiture à hydrogène reste discret, pour ne pas dire confidentiel. Deux modèles se disputent l’attention : la Toyota Mirai et la Hyundai Nexo. Ces voitures, destinées à ceux qui aiment prendre de l’avance, exigent un engagement financier certain.

La Toyota Mirai, référence mondiale du secteur, démarre à 66 000 euros hors options, pour une autonomie d’environ 550 kilomètres (cycle WLTP). La Hyundai Nexo, affichée autour de 79 000 euros, propose une autonomie similaire. Ces véhicules s’adressent d’abord aux entreprises, collectivités et à quelques particuliers pionniers. La prime à la conversion et le bonus écologique viennent alléger la facture, mais l’investissement reste conséquent face à une voiture électrique sur batterie.

Des initiatives françaises pointent à l’horizon. L’Hopium Machina, projet tricolore ambitieux, promet puissance et design, mais sa présence sur nos routes reste à confirmer. Même incertitude pour le NamX HUV et le BMW iX5 Hydrogen, dont les tarifs dépasseront les 80 000 euros. Pour l’instant, seuls quelques modèles sont disponibles, généralement sur commande.

Le coût d’achat s’explique par la complexité technologique du système, la faiblesse des quantités fabriquées et le prix des matériaux utilisés. La filière hydrogène n’a pas encore trouvé la recette pour rendre ces véhicules accessibles au plus grand nombre ; aujourd’hui, ce sont avant tout les professionnels et les gestionnaires de flotte qui s’engagent sur ce terrain.

Jeune femme regardant l affichage du prix d hydrogène à la station

Hydrogène, essence, électrique : quelle solution est vraiment viable pour l’automobiliste ?

La voiture à hydrogène intrigue, pousse à la curiosité, soulève de vraies questions. Face à elle, l’automobiliste a encore le choix entre trois mondes bien distincts : électrique, essence ou hydrogène. Chaque voie a ses atouts, ses contraintes, ses promesses, et ses pièges cachés.

Côté hydrogène, un plein d’environ 80 euros pour 5 kg situe cette technologie entre la solution thermique et l’électrique. L’enjeu va au-delà du prix : le maillage reste faible, avec moins d’une centaine de stations publiques sur toute la France. Les modèles phares, comme la Toyota Mirai, la Hyundai Nexo ou la BMW iX5 Hydrogen, promettent plus de 500 kilomètres d’autonomie, mais chaque grand déplacement demande de prévoir à l’avance, en raison du nombre limité de stations.

La voiture électrique à batterie, elle, séduit grâce à un réseau de recharge qui s’étend rapidement, des coûts d’utilisation réduits (autour de 5 euros pour 100 kilomètres) et une prise en main simple, surtout en ville. Reste que l’autonomie dépasse rarement 400 kilomètres, sauf pour les modèles haut de gamme, et que la recharge rapide n’est pas partout aussi accessible. L’essence, enfin, conserve l’avantage d’un réseau dense et d’un plein express, mais subit la volatilité des tarifs et les restrictions croissantes dans les zones urbaines, sous la pression des nouvelles normes environnementales.

Au fond, choisir revient à composer avec ses priorités : engagement écologique, simplicité logistique, coût au kilomètre ou liberté de mouvement. Aujourd’hui, l’hydrogène s’adresse surtout aux pionniers, aux gestionnaires de flottes et aux collectivités qui veulent prendre de l’avance. Le paysage reste mouvant ; chaque option a ses défis, ses paris, et sa propre part d’incertitude. Les routes de demain, elles, ne sont pas encore tracées.